Juliette Gréco : « Il restera vivant très longtemps »

Publié le par Camarade

Jean Ferrat a écrit pour vous (« Une femme honnête », « La fête aux copains »). Quand l'avez-vous rencontré pour la première fois ?
Je ne m'en souviens plus, mais je pense que c'est grâce à Jacques Canetti. On s'est rencontré parce qu'on devait se rencontrer. On pensait les mêmes choses, on faisait partie de la même famille. Nous avons défendu la poésie, la littérature, des idées.

Vous êtes une femme libre. Lui l'était aussi...
Absolument. Il était libre, fervent et tourné vers le bonheur des autres. Il ne se regardait pas le nombril.

Que vous renvoyait-il ? 
D'abord, il était très beau. Il avait aussi une voix troublante et merveilleuse. C'est quelqu'un qui a fait entrer la poésie dans ce qu'on appelle maintenant les masses populaires. Il l'a rendue accessible.

Quelle est, selon vous, la chanson la plus marquante ?
À part La montagne qui est une chose magnifique, ce sont toutes les chansons d'Aragon bien sûr. Elles sont immenses.

Il manquait ces dernières années... 
Il manquera toujours. C'était quelqu'un d'extraordinairement fort et doux à la fois. Il a toujours eu un sens de la communication extrêmement tendre et chaleureux.

Allez-vous lui rendre hommage au cours d'un de vos prochains récitals ? 
Non, je ne pense pas. Il faut le laisser défendre les choses qu'il a toujours défendues seul. Cela continuera. Il restera vivant très longtemps.

Nord Eclair - 14/03/2010 - propose recueillis par Patrice Demailly

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